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suicide toi mon fils [ d i v ]
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18 mars 2008

LES SURVIVANTS

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[ le bonheur me précède

la tristesse me suit

la mort m’attend ]

[ e l  ]

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Ça n’ira pas plus loin. J’ai beau forcé ces derniers temps comme une conne .Ca coince partout dans le corps, ça ripe, ça s’entrelace autour des muscles et des tendons comme du fil à tricoter. Ces machins là ne s’échappent pas, ça reste bien accrochés. Faire et défaire. Il faut croire que ça se déplace tout le temps sous la peau, jour et nuit. Ca fait comme de l’électricité statique aux bouts des doigts. Parfois ça pince, parfois ça laisse des bleus violents, parfois ça ne laisse rien, et ça s’en va aussi rapidement que c’est venu. Tu vois le truc qui descend là-bas à toute vitesse. C’était moi hier dans la grande boucle quand il pleuvait très fort. Prends-moi la main. Tiens-moi la main pour traverser la foule. Ne la lâche pas tout de suite cette main. Laisse-moi ton odeur dans le pli du cou dans les cheveux dans la bouche. T’aurais pas pu la faire autrement cette parenthèse. La faire un peu moins violente. Un peu plus douce. Tu le sais pourtant très bien que je n’aime pas la violence, qu’elle est inutile, qu’elle est fauve, qu’elle casse en deux. Quelque chose cloche. Tu trouves pas que l’air est doux quand on marche tous les deux pieds nus sur le sol carrelé et glissant. Tu trouves pas que quelque chose à changer depuis la dernière fois. C’est pas les branches c’est pas les arbres c’est pas ma couleur d’ongle non plus. Non. C’est la peau. Elle me fait mal de plus en plus souvent. Elle m’ouvre en deux elle m’use elle me découpe. Tu sais je n’aime pas ton dernier livre. Pourtant je dors tous les jours avec. La nuit je le mets sous mon ventre. Il me tient chaud. C’est ma façon à moi d’être encore dans tes bras dans ton souffle dans tes cheveux dans ta gorge. Tu sais il faut apprendre à faire ami ami avec le temps, avec le passé, avec toutes ces stratégies là pour t'oublier un peu. Tu sais j’ai masqué la détente en bleu pour que tu ne la retrouves plus jamais cette putain d’arme à feu qui t’est rentrée dans la bouche. J’aimerai te parler autrement. J’aimerai que tu m’écoutes encore un peu. J’ai des figues blanches et des yaourts aux chocolats dans le frigo avec des fenêtres toujours ouvertes pour mieux t’entendre crier, quand nous serons dans le jardin . Je regarde par où tu es passé. Je suis là. Je te suis. Je regarde notre enfant grandir jouer s’émerveiller dormir avoir mal au ventre ne plus parler… Je me suis retirée doucement doucement, sans faire de bruit à ses côtés. il te ressemble beaucoup. Tu sais aujourd'hui j’ai mis une petite robe blanche et bleu avant de t’écrire. Je sais qu’elle te plaira. A bientôt mon amour…

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