Une épaisseur dans la voix Qui devient vite un sillon Un volume et quatorze mots Pour suivre dans la gorge Un chat entre des tombes Toutes scellées collées Les unes contre les autres L’histoire est dans les griffes Dans la peinture et dans les ongles D’une femme nue pour pleurer C’est une musique d’aéronef Que tu entends aux bouts des doigts A quai une messagerie vocale Pour voler et direction soleil Comme un angle de mouchoir Blanc posé sur les yeux Installé sous des décombres Pour avancer seul dans le feu Intermédiaire entre des lacs Il reste des secondes pour embrasser Nos petites mains Dans la poudreuse nos gants glacés Sont refroidis par le matin Coupant macéré doux et délicat Et que sais-je encore moi des sas Extérieurs qui ne s’ouvrent pas Des redescentes de givre Aux sangles des fenêtres Et des époques sans gloire ou le sel Est un petit point bleu dans l’œil Pour écarter vous trois d’un socle La chair la poésie la peau Le suc froid des faïences Dans le palais ouvert des invalides Où le torse sublime d’un enfant nu A le corps couvert d’algues Et de bronzes pour chanter Le chant des morts Dans le soleil intact Des gares et des tunnels Naissance de chambres froides Et de fantômes fantoches Dans des tableaux détruits Mais la nature est là Une épaisseur de neige