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cette toile n'existe plus j'ai d'un coup nerveusement tout détruit à grand coup de pinceau dans un tourbillon de blanc et de noir la toile est maintenant toute grise il ne me reste plus qu'à la blanchir et tout recommencer c'est la fête au village <br />
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"Brulin, Jean Claude Brulin, ici où on survit par un surnom, lui n'en affichait pas, quelle mémoire pour un nom qui s'en va, j'aurai mémoire de Brulin et ce sera la stèle faite autour de ce qu'on ne saura pas, personne, ni même celui qui en face tint la lame et aujourd'hui l'a remplacé derrière les pages blanches où s'écrire, parce que ce qu'il voulait dire il ne le savait pas lui non plus mais quémandait de trop près, lui-même avec qui il aurait fallu se pencher combien de semaines encore derrière ses lunettes cassées sur sa page remplie à l'encre bleue mais à vingt-quatre ans il n'est pas temps de se retourner sur les erreurs faites, stèle pour ce qu'il y aurait eu à faire que rien ni personne n'est venu entendre sauf la lame, et le codicille d'un article lu un mardi soir buffet de la gare de Bordeaux Saint-Jean sous le titre "sous un motif futile" avec un surnom sans visage, ce qu'on sait de Brulin quoi en faire, à Metz d'où il venait il y a toujours la rue du Pont-des-morts, on a cela comme un paquet dans les amins et on le lui doit, je ne saurai rien de plus, le nom de Jean Claude Brulin et je n'aurai rien su d'autre".<br />
Avoir ajouté un nom à la si longue liste qu'on se fait chacun des absents du monde.<br />
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François Bon : "Prison"
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