/ / / / / / JE SUIS LE PEUPLE SINGE / / / / La

/

/

/

/

/

/

JE SUIS LE PEUPLE SINGE

/

/

/

/

La lumière est la forme
Un jour les masques tombent
Je mets des chaussettes blanches
Je marche sur un fil
Extrêmement tendu
Je marche sur une dent cassée
Je m’assois sur le ventre de papa
De plus en plus souple
Je coupe huit carrés de chocolat
Je mange de la viande
L’histoire ne fait que commencer
J’aimerais changer les piles de mon cerveau
Je ne sais pas ce que je dis
Je voudrais m’exprimer
L’histoire c’est la peau
Je marche sur une petite culotte marron
Il y a des couleurs abdominales
Des jouets cassés
Une baballe verte
C’est la terre
C’est une page blanche
Je ris seule
Je marche
Je me savonne l’anus la bouche
J’aimerais dormir
Il y a de l’eau qui coule
La forme est la lumière
Je marche pieds nus dans un très beau jardin
A la française
Je suis de l’iode
Je suis le truc
L’histoire c’est ça
Je sais ce que je dis
C’est la terre
Je voudrais écrire
Que c’est la terre
Et pas les ongles
Ni autre chose
Un joli parc
La queue du chat
Un doigt dans le
Les pieds
Je marche
Floque floque floque
Que ça fait dans la tête
Je pense à du ciel bleu
A des trucs
Quand le ciel est ouvert
Comme ça sur le devant
Des choses
Je suis sur une photo
C’est immense
Le corps humain
Dans un cercle
J’aimerais écrire
Dimanche après-midi
J’aimerais voir la mer
Je ferme les yeux
J’ai froid aux mains
Il fait soleil
Je compte jusqu’à soixante six
67 pages du livre
Ça tourne en rond
Je me cache les yeux derrière un arbre
Je frappe des pieds
J’aurais raté ma vie
L’avion
La porte était fermée
De l’intérieur
Je marche sur une pomme
Le ventre c’est le vecteur
Le vecteur c’est la peau
La peau c’est toute l’histoire
Un fruit collé dedans
A des cheveux
Je sais ce que je dis
Il y a de la vitesse
De toute façon
Il y a de la vitesse partout
Dans les angles   
Je me pousse dans le vide
Je suis je suis
Je me sépare en deux
J’entends quelqu’un qui se cogne la tête violement
Et puis plus rien
J’en ai assez
J’ai peur
Qu’est-ce qu’elle fait la peau
Je touche un cartilage
Ça fait comme un ovale
A la pliure du bras
Il fait blanc
Le trou c’est le cancer
Un trait bleu
J’ai de la mémoire
Je marche sur un fil
Je capte des émotions
Je suis anorexique
C’était un jour dans la semaine
Je suis sale
Je suis en bas sur la photo
C’est ma fille
Dans la cascade ensoleillée
Sur la dépouille du chat
Verte entre les dents   
J’ai un antiseptique intestinal
Un trou   
En haut à droite
Je suis la dent sensible
Un sal poubelle qui joue dehors
Avec les enfants
Je suis mort
On appellera les pompiers
Je brûle un hameçon
C’est métallique
Je me coupe la peau avec du lait
Et qu’est-ce qu’il fait le petit chat
Il miaule
Je passe à l’acte
Je m’arme de patience
Je tremble toujours devant ce qui est beau
Une porte s’ouvre
Une amazone
Je suis un singe ouvert
Pour toutes les expériences possibles
Sur une médiane
L’histoire c’est le ventre
La peau à franchir
C’était de l’eau dans le ventre
Je sais ce que je dis
Je voudrais jouer à la baballe avec un jeune chat
Je suis vert
Je me lave les mains quarante fois par jour
Je ne suis pas un être vivant
Je m’inonde de carrés et de cubes
Et de bouches
Il était question d’art
J’ai regardé le ciel
Le soleil peine à rougir
C’est blond
Je suis une pendule
Une goutte d’eau
La grande histoire c’est ça
De la flotte verte
Qui coule sur la photo
Après le coït abdominal de mes parents
Je sais où sont les ongles
Je sais ce que je dis
J’ai un cheval sur la langue
Je mets des pulls pour avoir froid
Je suis le peuple singe

/

/

/

/

/

/