§ § § § § § § § § ! ! ! ! ! ! qu'est-ce qui coule
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!
qu'est-ce qui coule sur ta bouche
on croirait le ciel
et puis on regarde de plus près
et on voit couler autre chose
peut-être que la blessure est singulière
peut-être que la blessure est quelque part
et puis
on prend des trains
on attache quelques vêtement derrière
et puis on regarde le ciel
on dit tiens regarde
est-ce qu'on le suit
y a des grandes baies vitrées
derrière y a un ciel éclatant
un ruban qu'on laisse flotter
comme on pourrait faire naître
un enfant
on s'enferme dans une chambre
on écarte le bruit on écarte le métal
et puis on regarde derrière
et on voit que le train n'est plus là
alors on va vite
on prend quelques vêtements
on prend quelques affaires
on pousse la porte
et on attrape du sable
y a des clairières et puis
et puis y a des choses encore plus grandes
qu'on installe derrière nous
comme des tréteaux
comme des tableaux
et puis on peins
à toute vitesse des grands cercles
et des grands arcs
à toute vitesse
on regarde son visage
dans des mains
on embrasse le passé
on espère que le futur sera un peu moins triste
et puis le train redémarre
et puis on prend de la vitesse
et ça s'accélère
ça s'accélère toujours
dans un labyrinthe étroit
un tunnel d'os et de sable
un corps pour se cacher dedans
quand les autres souffraient de nous
nos absences nos retours
et la circonférences intactes
pour ne plus jamais revenir
dans l'enveloppe d'une lettre
ou dans la peau de quelqu'un d'autre
et toujours cette vitesse
cet élan ce ressac
quand les petites perles de pluie
mouillent un visage
c'est l'heure de finir c'est l'heure de partir
on referme le livre
on écrit son histoire
et puis
et puis rien
c'est dimanche
un long fil blanc qu'il faut suivre
sur la falaise
ou les enfants jouent avec des cerf-volant
bleus
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musique & piano : n l
texte & voix : d i v
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