le deuil impossible à faire

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Passage étroit dans la bouche où je mords à l’ hameçon pour faire des expériences avec de la peau plus ombilicale et surannée que la dernière fois quand elle a été traversée par le soleil en petite case fine pour y mettre du cheveux du calque et de la naphtaline massée afin que les choses se soulèvent et disparaissent après les avoir aimées toutes ces tombes bien alignées dans le jardin du soir je tombe sur toi je fais pousser des bâtiments dans un autre ventre que le tiens je me masse une épaule et c’est insupportable quand c’est au dedans l'idée de se séparer du monde je me soulève un peu et le jour passe au travers je m’immobilise quand je pense à toi je me démultiplie dans des phrases longues et dénuées de sens comme des gouttes de pluies tombées sur un dessin d’enfant pour effacer les yeux de mon regard je serre de toutes mes forces des choses légères pour me sentir un peu plus fort qu’avant quand j’étais dans tes chiottes à chercher la lumière pour me vider des extases et des murs un peu trop coupants je crache sur une belle fleur et ça marche de mieux en mieux l’amour est un dessert qui se mange chaud le sucre j’aimais m’en foutre sur tes doigts pour avoir faim toute la nuit de ton corps et de ton sang je vois quelque chose qui n’a plus de formes et qui ne sert à rien il y a des couleurs qui se transforment quand ma salive passent dans des trous je n'en sors pas des voyages et des allers retours entre ce câble un peu trop tendu qui me rentre dedans quand je n’ai plus mal aux muscles on s’en va on va marcher un peu plus loin que notre ombre et puis on va contrer des eaux un peu moins solubles pour retrouver la parole des mots qui nous faisait mal comme cette mort que l’on se transfusait sous forme d’humiliation permanente je suis un grand malade j’aimerais que quelqu’un me pêche à la mouche sur une durée de sable suffisamment longue et lente pour que je retrouve enfin le sommeil et la dureté de ta bouche craquelée par le froid que j’ai touché et embrassé deux heures après ta mort

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Comments

[Fleur]

"Ce sont les mots qu'ils n'ont pas dits qui font les morts si lourds dans leur cercueil"

Montherlant