se perdre se perdre encore une fois aller plus

se perdre
se perdre encore une fois
aller plus loin oui là encore un peu
donne-moi la main
quelque chose de sucré de tendre
ta peau qui rattrape mes cheveux
quand tu dors
une belle journée un dimanche
un pont à traverser dans les deux sens
comme un morceau de bois en train de flotter sur l'eau passerelle
où tu passes devant moi
comme une étoile de mer
une fleur qui s'ouvre avec ta voix
une balise
il faut qu'on nous voit respirer encore un peu
on n'en n'a pas fini
d'ouvrir des portes en plein soleil
un arc de cercle
sur un torrent qui nous mitraille
avec sa lumière performante profonde
profonde
oh
la belle fontaine devant nous
avec sa bouche ouverte à l'aplomb
toujours en équilibre
prête à tomber dans le secret
des pyramides ou des églises
où est le coeur où est l'envie
le souffle que ça procure
la force du vent
nous introduire
écrire au passé
mettre une couleur sur chaque mot
pour ne rien oublier
une minute
une minute que je faisais ça dans ton ventre
le silence qui nous berce
juste avant de mourir
parce qu'on a trop souffert
ou aimé la vie

Comments

[Claire]

Je le relis, il m'avait déjà touchée la première fois, mais là j'arrive un peu mieux à cerner ce que c'est, ce qu'il saisit. En fait c'est cette chose finalement très rare : un moment de bonheur.
Parce que c'est très rare, et qu'on n'arrive pas du tout à comprendre ce qui arrive quand c'est là, ni même à s'en souvenir vraiment. Souvent c'est seulement le petit poignard du regret qu'on ressent fugacement en y repensant, comme une épingle sur un papillon mort, avec ce mot ennuyeux : "bonheur".

Mais ces mots-là ne le tuent pas, ils en parlent vraiment, ils réveillent cette sensation sans nom réel.