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suicide toi mon fils [ d i v ]
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24 novembre 2011

Je veux jouer avec tes fantômes Prosaïque forme

 

 

 

 

 

 

 

Je veux jouer avec tes fantômes 

 

 

 

Photo1766[1] 

 Prosaïque forme qui me double

Un portail  

Un qui dirait

Avec sa grande bouche

Je pense à toi

Tu m’embrasses dans le cou

Dis

Tu m’embrasses là

Posément

Dans le cartilage des saisons

Car j’aime ta teinture d’iode

Et le sel laissé sur tes épaules

Ici

Je laisse des années se débattre

Ici

On entre vraiment dans quelque chose de sombre

Tu sais

Quand on te parle

Tu sais quand on te parle

Vraiment avec la bouche

Photo1772[1]

 Un œuf

Un ciel qui se confond

Agile

Quand on le touche

Avec les yeux

Ça semble vert

Ça semble neuf

Ça semble mort

Et puis s’assemble le chagrin

Et les regrets

Quand on passait

Tous les 3

Dans chacun

De nos doutes

Qu’est-ce que tu regardes

Au loin

Comme ça ?

Photo1773[1]

Je m’imagine dans une cage

Ou sous de l’eau

Ou dans un ventre

Ou dans du fer  

Ou dans un cube

Ou dans le monde

Ou sous une jupe

Ou dans une dent

Ou sous un globe

Ou dans un mur

Ou sous une forme

Quelconque

Photo1779[1]

 Homme

Ou

Femme 

Perdus

 

Je répète

 

Homme

Ou femme 

Perdus

 

Je répète

 

HOMME

OU

FEMME

PERDUS

 

Est-ce que quelqu’un ici va me répondre

Avant la nuit

 

J’AI PEUR.

Maman j’ai peur

J’ai tellement peur

Tout seul

Si tu savais

Comment j’ai PEUR

 

Alors

TUE-moi

Photo1780[1]

Je range des cahiers

Par paquet de sang

Des feuilles des montgolfières

Pour aller plus bas

Dans les racines

On m’a mis le ciel sous un masque

Et je ne peux plus respirer

Ni comprendre

Ni voir

Ni rire

Où vont tes pas ?

Photo1784[1]

Dans l’eau dans les portes dans le cortex dans le cul dans les fleurs dans le silence dans la bouche dans l’épaule dans l’aorte dans l’iris dans les yeux dans l’anus dans la jambe dans le sperme dans l’oreille dans le cerveau dans la dent dans la couture dans la colonne vertébrale dans le trou dans les larmes dans la plèvre dans les roses dans les roses encore une fois dans le trou dans le pied dans le ventre dans les muscles et dans la voix que j’entends quand plus rien ne bouge

Photo1790[1]

 Pas de poing d’exclamation

Ni tout ça

Non

Pas de lames non plus

Mais un peu de toi

De ton amour

Des choses offertes

Des choses

Des fleurs grimpantes

Qui meurs toutes seules

Dans leur exil

Ammoniaqué

Du vert partout

Des yeux

Et des jouets par millier

Quand tu descendras du ciel

Photo1792[1]

Dis

Tu veux jouer avec moi

 

Alors combien d’hiver

Dans le parc

 

Je compte jusqu’à

Trois

Photo1789[1]

 J’ai - comment dire

J’ai des oiseaux dans la tête

Avec des trucs qui s’en vont

Dans les mains qu’on cache avec les yeux

Tu sais

Des trucs qui puent comme la mort

Tu me savonnes la peau

Dis

Tu me savonnes

Car moi

Je pense à ton cou

Tu m’embrasses

Prosaïque forme qu’est ta bouche

En face de moi

Le clou que je dois frapper avec mes os

Pour que tu rentres dans le ciel

Une bonne fois pour toute

Je te pousse dans la barque

Et vogue et vogue

Les pensées

Mortifères

Et ongles

On va les accrocher ensemble

Un tableau

Masse noire

J’ai tout compris moi

Tu sais de la couleur verte

Qu’on imagine un peu plus propre qu’avant

Nous dans les combles

Et dans le ventre des mamans qui ont perdu un fils

A la guerre

Moi je pêchais des poissons avec un grillage

Un coup d’épée dans l’eau

Oui mais

Un ciel beaucoup plus large que tout le reste de l’univers

Je monte les escaliers je descends

Je monte

Je

On va regarder les dates

Les comprimés le sang

Qu’il y a sur les sangles mal attachées

C’est le monde

La merde au cul qu’on a

Pourvu qu’on nous lave pas

Pourvu qu’on nous attache

Et qu’on nous laisse comme ça

Comme des chiens

Pendant toutes ces années

La mort nous doit bien ça non

Je tombe directement je tombe directement sur toi

Il pleut dans ton habit vert

Y a des cygnes qui mangent du pain

Et toi c’est une erreur

Tu regardais le ciel

En contre bas

Les allées les fleurs

Et les enfants qui passent

Dans des carrioles en fers

Je m’arrose je dois me suspendre avec du lait

Le lait de la jaunisse

Des dents qui manquent dans le palais

Enfin tout ce qui a nourri le nerf l’œuf

Et le sein là

Petit homme ou bien petit soldat

Je doute qu’est-ce que ça sent

L’éther l’été dernier

Regarde

Je sais plus écarter les bras

Mes pieds j’en ai fait des labyrinthes

J’en ai fait des sorties dans les sous bois

Des fleurs des musarènes en forme de souvenir

Etanche pour voir tous tes soleils

En nous

Je garde l’original pour moi

Tous mes fantômes

 

 

 

 

 

 

 

photos : n l  /  textes : o s  

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Commentaires
L
ambiance nostalgique,douce,triste,<br /> très tendre.<br /> j'aime moins les autres textes votre style est différent gardez l'élan
Répondre
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