On ira demain Tous les deux Tous les cinq Te dire
On ira demain Tous les deux Tous les cinq Te dire adieu Là-bas Où tu reposes Tout doucement là Dans les feuilles Dans les lacs Posés à l’envers Et tu verras Le temps qui passe Entre nos doigts Quand il est tard Quand il est né Quand nous serons Plus là La peau puis le chagrin La peau quand elle s’en va Sous le chemin des larmes En contre bas C’est le désert Et le silence Qui nous empêche De suivre Un peu plus loin le soleil Qui s’étire Et nous blesse Et nous largue Et tu es là Tu bouges pas Tu cries peut-être Victoire Sur quelques arbres Qui brûlent en toi Ton visage Et le sel Et les larmes Et la terre Et les arbres Et le reste On est là Et tu t’en vas Comme une reine Au milieu des galets Qui roulent dans la voix On est deux On est là On bouge pas On est seul On se retourne Qu’est-ce qu’on voit Plus rien du tout De la craie Pour poser nos masques noirs Tu vois comme le temps passe Pour nous punir De quelque chose qu’on n’a pas fait Qu’on regrette Qu’on chasse Les années Les années qui passent Qu’on garde au fond de soi Comme un trésor Inépuisable Et puis le corps Et puis le corps Balaye l’espace Et puis se tait Et puis s’efface Et tout s’en va Le feu peut bien maintenant s’abattre Et dévorer tout Qu’est-ce que je perds Moi qu’est-ce que je perds La reine est morte La reine est morte