WATER LILLY POND d i v Quand je suis arrivée ici
WATER LILLY POND
d i v
Quand je suis arrivée ici
Je trouvai les églises belles
Et tes yeux magnifiquement
Beaux
Comme la beauté des portes
Où de n'importe où
Quand je suis arrivée ici
Je trouvai les églises belles
Et tes yeux magnifiquement
Beaux
Comme la souffrance après l’effort
Comme l’écriture blanche dans le marbre
Comme l’église en feu dans nos ventres
Tombé dans le suc de la plaie
En bas de cette page
Tu pourras lire
Un billet doux
Si tu t’approches un peu
Ecoute …
Et ne baisses pas les yeux
Si facilement
Regarde
Le courage des oiseaux
Blessés dans la cendre
La gueule ouverte
Mais le cœur tendre
J’écris ton nom
Dans l’angle d’un tableau
Avec ton rouge à lèvre
Que j’embrasse
Comme si j’étais ton ventre
Ou tes pas sur mes ongles
Pour te suivre
Je veux tout recevoir
Avec force
Avec Amour
Feuilles pluies
Crachats feutres
Et lacets rouges
Lacérés
Dans la double détente
D’une crosse ou d’un coude
Pour être vent
Luzerne et bouche
Et j’en passe des addictions
Pour être un homme heureux
Pour être dans ton ventre
Je veux être une Cathédrale
Un abris-bus
Une soute
L’habit du magicien
Le rêve et l’ascension
Pour que l’ombre et la lumière
Rentre partout
Dans le cœur du monde
Je veux être
La corde à ton cou
Et l’arbre dans la cour
Aux milles couleurs
Où les enfants autour
S’étourdissaient
De joies et de bonheurs
Ni dieu ni rien
Ton corps
Je découpe des maisons
Pour mieux te voir
Et pour toucher ta peau
Ou est-ce l’inverse
Que je rencontre …
Dans le tissu galbé
De nos mensonges
Pour Ecrire
Un jour sang
Sur tous les murs
De la ville
Quand je te cherchais
Quand j’avais faim
Quand j’avais peur de mourir
Si tendrement
Tu disais
Regarde mon ventre
Tu disais
Regarde mon corps
Il est comme les statues grecques
Debout dans le jardin
On dirait qu’il pleut
Quand tu enfonces
Mon épaule dans la terre
Moi je t’aimais
Dans mes prières
Les plus folles
Mais je ne crois pas en dieu
Ni en rien
Moi je t’aimais
Dans les rigoles
Dans les jardins
Quand tu pissais fort
La tête penchée
Dans mes mains
Les roses parfument la chambre
Ou est-ce l’inverse
Quand on a perdu septembre
En chemin
Ni dieu
Ni rien
Ton corps
Comme une mince
Pellicule de sable
Posée sur tes reins
Pendant qu’on marche
Pendant qu’on avale
Ou qu’on recrache
Le ciel
Le fleuve
L’immense champ
Devant nous
Qu’on me fasse attendre
Ou qu’un cygne plonge
N’importe où
Dans le temps frais
Une onde de choc
Je suis là
Pour oublier ta gorge
Tes yeux ton ventre
Je suis là
Je reviendrai demain
Perdre du sang
Dans une éponge
Je prendrai soin
Des autres
Comme avant
Et tout ce jaune
Autour de moi
Résidu entre
Pour colmater
Les angles nus
Comme si nous étions nés
Tous les deux
Dans la cendre
Retour des vagues
Dans la sangle
Sur la pierre chaude
Nommée
Sans âge
Pour nous aimer
Davantage
Comme des enfants
Dans la lande
Perdue
Je double des nuages
Qu’est-ce que je regarde
Comme ça
Tomber
L’enfance
Tes mots perdus
C’est notre chance
De respirer le sol
Comme ça
Je m’en vais
Loin devant nous
Des livres
Pour ne plus faire semblant
Je m’en vais
Je dois partir
Avant la nuit
Ça forme
Comme une cathédrale
Dans le ciel
Une pyramide
Au-dessus de ma tête
Regarde passer les anges
Je vais bientôt tomber
Par où le vent me mène
Je m’en vais
Mordre le chemin
Pour oublier ta peau
Tes bras tes ongles
Ta langue
Tout ce jaune
Confondu
Sous la robe
Qu’on ne voit pas
Le blanc déchiré des ronces
Et des appâts
Comme tu bouges bien
Pendant quelques secondes
J’ai cru voir
L’équilibre du ciel
Ta main posée sur mon front
Comment va la mer
Aujourd’hui souterraine
Sous nos pas
De la couleur jaune
Fanée
Comme le temps passe
Quand tu me regardes comme ça
Fondre
Dans la lumière
D’un seul été
Sombre
Je cherche des traces
Je m’en vais
Je cherche les autres
Tu sais très bien
Quand la peur monte
On est prêt à faire
N’importe quoi
Pour retrouver le goût
De la peau
Et du colza
Dans la bouche
Tout autour de nous
De moi
Je te cherche
Je crie je me tais
Je me bats
Contre le vent
Je me cache
Bien plus petite
Aujourd’hui que le ciel
Quand on a perdu son amour
Entre les arbres
Je t’ai perdu
Je t’ai retrouvé
Comme un cheveu
Entre les deux
Pages d’un livre
Ouvert
Comme toutes ces fleurs jaunes
Dans la violence de l’été
Il faut aimer
Je crois
Et puis rire
Et puis se regarder
Fondre dans le corps de l’autre
Pour ne rien oublier des mains
Quand elles vous inondent
De lumières
Sorties de je ne sais où
Tes yeux peut-être
Posés sur nos lèvres
Pour toucher le toit du monde
Si précieux
S’il nous regarde encore
Avec ses yeux ronds
Couper la corde en deux
Ton eau de toutes mes forces
Je veux encore la serrer
Pour la vague
Et l’écorce de nos peaux
Dans le baiser qui me saigne
Dans cette lumière cathédrale
Qui monte au ciel
Avant de retomber
Dans cette boite
Enfermons tous nos secrets
Tous nos parfums
Nos larmes
Et le bonbon sucré des rêves
Sous la langue blanche
Au calque des saisons
Pour toucher le soleil
Avec nos doigts
Ou l’inverse
Je ne sais plus
Je sais mordre tes dents
Quand il pleut
Nos lacs au milieu de la chambre
Pour oublier le temps qu’il fait dehors
Il faut aimer
Et puis rire
Et puis se regarder
Vivre un peu
Là-bas
Regarde
Le vent casse bien des portes
Il faut les écouter
S’ouvrir un peu
Comme le feutre
Des papillons tes yeux
Et puis les suivre
Et puis leur ouvrir les bras
Jusqu’au bout du monde
Même si le vent est fort
Il faut se regarder
Ton eau de toutes mes forces
Il faut aimer
Ecarte les rideaux
Rouges pour coudre
Les tissus les plus doux
Que nous mettrons
Parterre devant la porte
Pour ne laisser personne entrer
Que notre souffle
Et notre envie de vivre
Et le bas de ta robe
Au mille éclats de verre
Pour ne plus jamais couper le jour
Pour voir et mieux sentir tes ongles
Glisser sur toutes nos bouches
Ouvertes et roses
Sur le chemin des dunes
Quand nous auront
Crié dans l’autre
Il faut aimer
S’aimer
Parce qu’il est dit
De goutter vivant
Aux fruits morts
Dans toutes nos bouches
Tu les entends
Venir vers nous
Les monstres
Qui ont cassé
Le sablier
Avec leur langue
Dis-moi le centre de l’Amour
Et sa blessure
Et ses symptômes
La fleur où nous gardons l’arome
Pour être à la seconde
Une encre bleue
Un livre
Un cheval
Une queue
Le creux du dos
Et si la forme
Etait la peau
Pour être
Avoir été
Une ombre
Quand nous marchons
Dans le même siècle
A la même branche
Il n’y a plus d’arbre
Silencieux
Je suis tombé hier
Dis-moi le centre de l’Amour
Où coule
L’eau pénitence
Entre 2 gouttes
Le chat si précis
Dans l’aiguille des faux
Pour être
Dans le même sang
Quand nous baisons nos pieds
Nos mains
Nos maux
Quand la fleur est au menton
Humide et souple
Parce qu’il est dit
De goutter morts
Au fruit vivant
Dans toutes nos bouches
Affamées proches
De beauté sale
Et de désordre
Pour être deux
Dans un mur sombre
Je suis tombé
Dis-moi le centre de l’Amour
Et par quel cercle
Entrer dans l’autre
Et par quel cercle
Entrer dans l’autre
Et les vœux chastes
Et les violons dingues
Et les allers/retours
Des corps
Dans ce grand parc
Marqué au fer rouge
Pour que l’aube
Eclaircisse nos cheveux
D’étoile de mer
D’hélice
Pour aller plus vite
Quand roulent les corps
En sommeils
Ensoleillées d’azur
Pour partir dans ta main
Quand tu souffles dessus
J’abîme un lacet
Mouillé
Pour les chercheurs d’or
Partis chercher tes yeux
Et autres mystères
Doux
Peau
Comme si le verre ne coupait pas
Directement
Jamais
Dans ce sens là
Les roses
L’humus
Et tes crachats
Toute ta forêt que je bois
Dans un verre d’eau
Posé sur ton ventre
Dis-moi