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suicide toi mon fils [ d i v ]
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22 septembre 2012

c'est le premier jour de l'automne

 

 

 

 

 

 

ne te retourne pas
on parle de nous
quelqu’un marche sous la pluie
il fait déjà soleil  

un peu partout
sur ton épaule
on en attrape dans les filets
des phrases et des couleurs

et dans ma robe
j’ai ramené
les dernières fleurs
et puis ton ombre
dans un cour d’eau
puis dans le cou

une fuite en avant
on courait
on courait  
pour laisser quelque chose
derrière nous

un mouchoir
derrière ton dos
pour écrire dessus
ton corps
tous les hivers
et une ombrelle du sud

la nuit qui te calmera
sûrement
avant d’éteindre la lampe
sur les insectes
que tu entends dehors  


chante chante
pieds nus dans la rivière
jusqu’à la taille des diamants
creusées dans le sucre à venir

les dernières forces du soleil
sur les pierres minérales
que touchent tes yeux
avant de s’endormir

oh

eau
étoile à la craie
pour dessiner sur ta peau
des soleils qui glissent
jusqu’à ton sexe ouvert
comme la madeleine de Proust


c’est le premier jour de l’automne
c’est vrai que c’est le premier jour
de l’automne c’est vrai

on s’accroche
on a soif
entre les 3 murs de la chambre
l’angle est si rouge
avec si peu de lumière
autour

on dirait le christ
un chat noir
un chat mort
sur la route
une malle à souvenirs
avec des objets tristes
à l’intérieurs de nous

un petit tour
et puis s’en va
dans la nature
tous nos secrets
qu’on cache  
dans la tourmente
éreintée
et puis s’en va
un petit tour


c’est le premier
jour de l’automne
le chemin monte
jusqu’à la pente

des jouets en plastiques
ça me rappelle l’enfance
quand j’avais froid
sur le chemin blanc
d’école

le papier de ma chambre
pour entrer dans ton ventre
quand tout sera fini

tu t’approches
tu s’assois
tu as toujours le même parfum
un peu d’ombre
un peu d’ambre  
sur les volets qui grincent

pour faire tomber les
dernières mouches collées
comme des grappes de raisins
sur les meubles


sur l’axe qui tourbillonne
une abeille morte de chagrin
de voir l’été pourrir au loin
comme une vieille chaussette
dans la gueule du chien

je marche pieds nus
sur un sol glacé
de la chambre au train
en passant dans un corps

me réchauffer la voix
avec le timbre d’une enveloppe  
je jette une bouteille à la mer


elle reviendra peut-être
l’été prochain
avec les griffes d’un
ours polaire
pour me dire
que tout va bien

c’est le premier jour
de l’automne
c’est vrai  

nous sommes collés
maintenant dans un livre
avec du sable en bas

nous avons marché toute la nuit
comme des chiens
sur une chaussée glissantes

pour attraper la poudre
des derniers papillons morts
dans nos mains

c’est le premier jour de l’automne

il faudra tout recommencer demain
comme avant
goutter la pluie sur un cheveu
un fil pour see regarder vivre
et danser et mourir un peu

c’est le premier jour de
l’automne

nos voix dans un chasuble
un fichu
on aimerait faire demi-tour
ensemble
dans le corps presque rien
une attente
rien de plus

une attente
de la poussière qui s’amoncelle
avec du sel
qui s’ouvre en deux
dans les mains blanches
de ma mère qui
refermait la porte
derrière nous
comme si c’était facile
d’oublier l’existence
des morts  

c’est le premier jour de l’automne

on va bientôt mettre une camisole
un tissu vert
sur les statues du parc
dans le jardin central

des fantômes
bien avant nous
bien comme il faut  
pour cacher les lignes
les armatures  
en attendant l’été

c’est le premier jour de l’automne

je n’attends rien
je vais rester là à t’attendre
dans la salle du fond
près du radiateur éteint
attaché à ton genou
abîmé par les racines

comme c’est violent
un doigt qui rentre dans la peau
pour dire des mots d’amour
à qui veut bien l’entendre

c’est l’automne
et c’est le premier jour
et c’est demain dimanche

on enfile des perles
et du coton dans les jours
pour briller noircir
oublier tout

agate
d’autre couleurs
viendront avec le temps
sur la tranche d’un livre

on peut lire sur ma table
ton corps
ma ville folle
sang de chien
le sens du combat
et aquilin

on avait pourtant mis
sur le rebord de la fenêtre
des oiseaux pour du pain
avec le lait des juments

je crois que tout s’inverse
dans ma tête pour être
un homme heureux

un enfant sage
une histoire d’eau
il est 14 heures 11
en chemin
il y en avait pourtant
des couleurs à tracer
dans le sillon des arbres
dans le sang calcaire
de notre mémoire
oui mais dans mais la mémoire
du père

des routes à prendre avec toi
pour regarder la chute des feuilles
dans les poumons d’azur

 

 

 

 

 

 

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