l'appel du vide [ part III ] [ c ] ... et j'ai
l'appel du vide [ part III ] [ c ]
... et j'ai oublié où la nuit tombait et j'ai oublié où le monde
où, le monde dans le noir du noir, tes yeux glissent
de réel en réel, jamais le même jamais, le même soleil
où tu plonges et où tu prolonges tes désastres mon ange
mon ombre
ma peau
j'ai oublié mon nom il ne reste que la douleur la douleur de mon corps
et ce fil qui me traverse me tient et me tire vers
l'appel du vide est-ce que c'est est-ce que c'est cette eau en bas si loin si je ne me souviens plus comment je suis arrivée je ne me souviens pas du train ni de ta main mais c'est toujours cette même ligne cette même crête on dirait qu'elle crie dans mon dos qu'elle crie entre mes vertèbres devant tout l'espace ouvert comme ton cul quand t'as pas froid aux yeux de voir la nuit la nuit qui t'arrive en dessous du niveau de la mer
et j'ai oublié où ma nuit tombait et j'ai oublié où le monde
où, le monde dans le noir du noir, tes yeux glissent
de réel en réel, jamais le même jamais, le même soleil
où tu plonges et où tu prolonges tes désastres mon ange
mon ombre
ma peau
devant tout l'espace ouvert quand t'as pas froid aux yeux de voir la nuit qui t'arrive en dessous du niveau de la mer la nuit qui te jète du haut de la falaise parce qu'il faut bien tomber dans la vie faut bien tomber quelque part même si on ne sait pas où ça s'en va ni d'où ça vient de mourir en plein milieu de soi en plein milieu des autres tous les jours de recommencer encore et encore et encore et encore et encore à bleuir des pages avec du sang noir, oui c'est ça l'appel du vide — la première langue du corps aspiré dans le monde et ses vertiges qui ne finissent pas et ses vertiges qui ne finissent pas et ses vertiges qui ne finissent pas et j'ai oublié où ma nuit tombait et j'ai oublié où le monde où, le monde dans le noir du noir, tes yeux glissent de réel en réel