: : : : : : : PERSONNES : : : : : million de cœur
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PERSONNES
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million de cœur qui battent ensemble dans la cour des enfants aspergés de soleil
c’est ça que tu entends toujours derrière ton dos
il y a des fringues de toutes les couleurs qui tombent parterre
j’avance péniblement là où il n’y a plus personnes
j’ai un code barre sous la peau qui se promènent dans la foule
pour avancer plus vite pousse-moi derrière le dos on est bien on est mal
il faut pencher la tête sur des vêtements bleus marines qui flottent
et qui tomberont du ciel éparses c’est le printemps vert bronze
d’une épaule et d’une mort annoncée un truc large qu’on a dans le ventre
un peu partout au kilomètre carré à la ronde
as-tu peur d’être un angle ou d’être une ligne droite
un homme perdu dans un tunnel tu descends tu descendras du ciel
on ne sait plus très bien où aller qui crache
qui passe sa main dans le pull ovaire à moitié déchiré
il y a un petit trou un judas un œil quelqu’un qui te regarde faire
comme une onde de choc et c’est passé contraire
et ça repassera par là nous sommes personnes
on ne sait plus très bien si c’est un décor ou une façade
ou une idée un souffle un pont à traverser
un cube où tu me vois dedans
une porte cochère à digérer dans sa bouche un corps
est-ce que c’est fini non ce n’est que le début des sommations répétées à l’infini
je colle des post-it partout là où je vais pour écrire sur des murs
je colle des indications bien précises pour me perdre
c’est rose plombé dans les colonnes sur la joue des traces de pas sur des manteaux rouges
des traces de pas où il n’y a plus personne sur le terrain des dividendes des invalides
des millions de cœur qui battent ensemble pour se déverser là où l’on dit de faire
des millions de roses dans la tonnelle des souvenirs des jours heureux d’orage et de lumière
je mâche de la viande un frelon des endives un pamplemousse
toute une vie à faire ça et à regarder ça se défaire des questions des matricules
la pharmacie coupée en deux tout droit dans la deuxième rue
la fenêtre est le fœtus des gens qui passent
j’écarte les jambes pour m’introduire des rêves
ça suit son fil son eau sa trace après
j’imagine très bien cette femme morte dans ce vêtement transparent que le vent fait gonfler comme une éolienne
j’entends des câbles sous la pelouse qui se promènent et nous ramènent à quai
j’attends la durée du temps qui y nécessaire pour permuter le corps dans quelqu’un chose
de lourd et de léger
de la viande à son cou qu’est-ce qui s’est passé après
je suis là je reviens d’un très long voyage et nous revenons tous à la case départ
personnes je dis bien personnes
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