Chanson Pour L'inconnu Qui S'est Jeté Sous Le Train De 18 Heures Quarante Quatre Minutes

C’est pas moi qui joue c’est quelqu’un d’autre c’est quelqu’un derrière la porte qui n’ose plus rentrer chez lui il s’installe là il est assis il regarde la pierre qui manque toujours dans l’eau pour que sa main reste avec nous il y a du bruit ça vient du dehors il y a des enfants dans la rue qui jouent il est assis il ne bouge plus il est là il est parti il regarde un tableau un tableau blanc avec des fleurs rouges sur un drap transparent pour faire passer toutes les ombres inaccessible de là à là s’invente des tunnels pour se perdre il faut donner un sens à sa vie occulte le temps qui passe écrit de temps en temps la présence d’une ombre qui le suit pour répondre à des voix à des cris qu’il entend qu’on étouffe un espace plus de nuit un tableau où des trains où des trains s’arrêtent devant lui il rêve de faire quelques pas sur un sol aussi mouillé que lui son corps son corps dans quelque chose qu’il a choisi maintenant que tout peut se défaire se reconstruire comme le vent comme un morceau de tissu qui se déchire pour respirer une autre peau que sa peau à lui pouvoir pouvoir attraper les nuages avec les dents comme tous ces papillons géants dans un ciel rose et moins violent après qu’il ait cessé de pleuvoir il peut maintenant sortir se foutre à poil on dit qu’il est fou on dit tout et n’importe quoi sur les gens malheureux qui ne sont pas comme nous un tableau devant lui pour cueillir des pétales et pour nous les offrir en fermant les yeux sans rien attendre en retour il est là il est là il est là devant nous il a plusieurs fois tenter de se pendre entre les pages d’un livre mais c’est la dernière fois il voudrait mettre du blanc sur l’épaule d’une femme qu’il a peut-être aimé serré dans ses bras pour être un peu plus vivant un peu plus fou quand tout devient physique et cérébrale mort et lumineux c’est pas moi qui joue c’est quelqu’un d’autre c’est peut-être lui que tu entends quand tu dormiras quand tu feras des rêves aussi purs que le ciel dans son dernier combat avant la nuit.

musique : c m / parole : o s