déjà morte on a calculé tes pas sur le sable pour
déjà morte
on a calculé tes pas sur le sable pour voir si la lune entrait toujours dans tes cheveux manon j’ai lu ton premier poème ça parlait déjà de la mort manon qu’est-ce qu’on t’a foutu dans le corps qu’est-ce qu’on t’a mis dans la tête qu’est-ce qu’on a fait rentrer dans ton cœur manon tes nuits blanches tes silences étaient pourtant beaux manon pourquoi tu cours comme une petit conne manon tous les soirs une heure que tu fais ça tu veux faire disparaître ton corps ou quoi l’anorexie manon tu bouffes quoi tes ongles ta peau tes cheveux qu’est-ce qui va rester de nous et tes châteaux et tes châteaux de sable que tu bouffais t’en as fait quoi t’en as fait quoi de tes rubans que tu lâchais vers le soleil tous brûlés tous brulés comme toi manon manon ne tombe pas de la falaise ça revient c’est obsessionnelle cette idée de partir avant les autres manon manon pourquoi tu regardes ta montre comme ça dans la foule manon ta robe est déchirée tu vas tomber du train manon tu vas sauter de la fenêtre manon obsessionnelle et visage d’enfant brun écartée par les saisons qui tombent dans nos mains