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suicide toi mon fils [ d i v ]
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10 juillet 2020

. . . 04:16 . . atterrir à l’oreille du premier

 

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04:16

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atterrir à l’oreille du premier songe
comme si la réalité nous postillonnait dessus
avec ses ongles crus j’ai pensé
mais ce n’était qu’une heure
sur le calendrier des jours
un laps une épaule un pont
puis deux dans l’ouverture
des chambres en désordre
les draps aussi ont foutu le camp
la porte leur a ouvert la voix
et on l’entend encore claquer
comme des dents noires à l’heure ouverte
où la nuit succombe
au cri de la rue
j’y avais pensé pourtant
aux mortaises au tenons
nous si près que nous pouvions
tomber dans l’écharde qui tenait
le bras au fer des solvants
il y avait un escalier
dans les corps
et on y grimpait à tâtons
on s’agrippait au creux des reins
les yeux bandés
pour ne pas pleurer
trop de sang
un voyage de par dessous
où on risque la peau
de s’écarter comme une porte
que nous aurions laissé dans le vent
elle marche postillonne mais ne tombe pas
la fenêtre était trop près du sang
s’inquiète t-elle
ou du vertige
on ne sait jamais
quand ça claque
ça vous martèle
ça vous pulse
la membrane et ça décolle
les muscles avant d’aller
s’essouffler à l’air nu
c’est comme ça
qu’on se casse les dents
la télévision est éteinte
l’ordinateur ne répond plus
le fil électrique lui-même
a lâché prise ne nous reste
qu’un verre plein perché
au bord d’un petit vide
qui nous caresse d’un chant
d’oiseau plié en deux
mais dans quel main sourit
l’arbre l’écorce n’était
qu’un pic à viande
doublons le vite
avant que tout s’écroule
et nous rentre dedans
comme un cercle inversé
où la forme n’était plus forme
mais maladie pour la combattre
sur un damier champ de bataille
ivoire où nous avons marché toute la nuit
pour être une branche dans le feu
attends respire ettouffe tu m’entends
on a versé trois verres de larmes
dans le pot de chambre
tu m’écoutes
ta voix a cassé le vent
son écho ourdi a taillé une route
dans le sillon d’or et de boue
que déversent
nos voix mêlées
nous pousserons la nuit à bout
avant qu’une grêle brûlante n’aggrège
nos corps
à l’armature du
premier matin flottant
mais je ne vais pas en rester là
il faut longer cueillir puis mordre
et puis revenir à travers l’ombre
du néant dans un verre compter les gouttes
que nous aurions pu boire dans le cou
avant que sèche l’été n’importe où
là et puis après écrire dans l’écriture
qui ne rompt pas
branche que nous avons traversé pour
un oubli faire les cents pas pour
un oublie défaire le sentier pour se perdre
et puis revenir comme si les matins étaient
dans nous l’autre était où
quelque part coincé
comme un bébé qui crie
le cul entre deux chaises
l’autre c’est
un sentier que l’on croit
battu d’avance
avant de s’y perdre aussi profondément
qu’une abeille dans un pot
d’huile et de vinaigre
en été tu te souviens
on les avait compté avant de s’enfuir
dans la forêt charpe et câline qui
rengorgait de labyrynthes
de précipices et de gardes fous
ici l’autre nous l’avions vu
suspendu à la grotte du chat
nous l’avions pointé du doigt
avant de nous fondre
dans sa gueule ouverte
il m’aggripait le cou il
disloquait nos corps
mais le corps c’était rien
une marque rien de plus
qu’un soupçon de gourmandise
le corps plus haut que l’attente
l’attente plus basse que le pouce
pour ouvrir toutes ces portes
parce que nous n’étions pas morts
mais tout juste revenus d’un monde
où la peau garde le secret des nuits
des tombes ouvertes des chats
que nous frollons mais ce n’était pas ça
c’était le goût du sucre en perfusion
qu’il fallait mais je sais plus
elle est partie dans un autre endroit
quérir enjouer les murs répondent
forcément à ses pas
je les entends
c’est comme si elle venait
vague et retour à la même page
où nous aurions pu tuer la nuit
d’un seul coup dans le nerf
pour être vivant et puis
tombe la poutre
à pas de loups
sur nos saisons
n’était peut être qu’un regard
qu’elle soutenait de ses vœux
avec la charpente avide
de nous jeter un sort avant
qu’on ne grimpe l’escalier de bois
à pas de fer
feutrés commes des souris sous la table
nous allons boire
à la lie du soir
il y a beaucoup de nuit à
dissoudre
dans nos ventres
avant que le rideau ne tombe
sur nos yeux éprouvés
seule
la lueur secrète
de toutes les lettres allumées
nous maintient
dans le fleuve
perdu de la tendresse
avant que ne sombrent
nos doigts accrochés
au mirage
des pierres infaillibles
elles se dressent ne font
que ça ne savent que
surplomber nos
regards et
nous les fouillons comme
pour en alumer la
mèche bleue
c’est ainsi que mord
la ville la nuit
elle
se souviendra de nous
et puis peut-être que
les pas que nous mettons
unes à unes
chacun son tour
retour des vagues
dans des trains bondés
mais lent parce que non retenus
d’eau ni de feu pour ouvrir les gorges
nous avons mangé la ville
des voitures passaient
on entendait bien le cri
mais un ventre c’était
la fin ou le commencement de tout
peut-être que la porte savait
nous guider dans le silence
il y avait quelque chose d’écrit
derrière la poutre
une maison un sourire une âme
pour trouver la paix
et non plus la guerre
d’Algérie
tu es venu me voir et
tu as pris ma main tu as
embrassé mon front tu n’étais plus
infirme soudain tu m’appelais
par les petits noms d’enfant
que je portais alors
sous ta voix
poteau électrique
cierge mouillée
et ma main dans la tienne
douce et tâchée de vin
murmurrait la guerre
entre deux souffles
restreints
j’ai caressé tes cheveux blancs
j’ai murmuré des mots doux à
tes mots suppliants
je te jure que cette nuit aura
des lendemains où
dissiper le souffre
de ta vie ajournée
c’est un juron ce n’est
pas rien tu es
reparti dans les combles finir
la bouteille et j’ai salué
ton corps courage à
deux voix lune
ta femme
m’a sourit
derrière le nuage tigré j’ai vu
sa ride se briser
aux commissures du vent
et dans les deux vastes franges
des vitres
soupirait
c’est comme la couleur des nids
qu’on invente ou soupèse avec des mots
il faut sortir faire un tour dehors
pour voir comment frappe fort le soleil
dans les fenêtres ouvertes
où nous sommes morts
comme des chevaux
ou pire commes des aimants
mais la ville n’était pas faite pour ça
elle était bien plus liquide
un peu comme une feuille de vinaigre
tombée dans la gamelle du chat
le lait sonnait rouge
mais c’était une autre larme
qui passait dans la rue
des visages qui nous reconnaissaient un peu
et puis le train s’est arrêté
nous étions suspendus à la gare
comme un jet de buée
figé entre la glace du ciel
et la vase du sol
tu m’as regardée sur le quai
j’avais faim de rien
d’autre que du temps
à picoler en attendant
le manutentionnaire
qui n’est jamais
arrivé
et nous sommes restés là
accroché à l’écran
qui clignotait ses retards ses indigences
ses caprices
à coups de jaune de noir de blanc
les couleurs changeaient les chiffres sur la table
et l’impatience gisait comme une morte
sur nos manteaux esseulés
j’ai pris ta main
comme on monte dans la rame
et nous avons poursuivi pieds nus
la route à prendre et où
nous perdre
nous n’avions plus
besoin de rien nous n’avons plus
besoin du train

.

.

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Commentaires
C
De temps en temps je viens relire dans cet endroit oublié, des textes de transe comme celui-ci.
Répondre
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